COMPRENDRE L'INTERVENTION RUSSE EN UKRAINE

GUERRE DANS LE DONBASS

A LIRE IMPERATIVEMENT...< TEMOIGNAGE D’UN FRANCAIS ( Breton de surcroît ) ENGAGE AU DONBASS >
Témoignage exclusif d’Erwan Castel depuis le Donbass: la Russie vaincra l’Otan
19 juillet 2022 Valérie Bérenger INTERVIEWS 
Erwan Castel a aujourd’hui 59 ans. Successivement officier parachutiste français, militant indépendantiste breton, puis guide expédition en Amazonie française, il a décidé de rejoindre la rébellion du Donbass s’opposant à l’opération militaire lancée contre sa population russe en 2014 par les putschistes du Maïdan. Sur le terrain depuis février 2015, installé à 4 km du front, soumis au tonnerre des obus et des missiles jour et nuit, il a accepté de témoigner de ce qu’il constate sur place chaque jour et de nous livrer son analyse de la situation.

J’ai découvert ce qu’était vraiment le Nouvel Ordre Mondial
Avant d’être sur le terrain au Donbass, quel constat faisiez-vous de la situation actuelle ?
J’ai découvert à travers mes lectures et mes recherches le Nouvel Ordre Mondial qui agitait les valeurs de la démocratie pour mieux détruire les pays non alignés. La nouvelle parole d’évangile était celle du NOM. J’ai commencé à m’intéresser à la géopolitique du moment, la guerre de Serbie, la Géorgie, etc., et tout ça m’a amené à prendre un positionnement radical contre la politique néo-capitalisme. J’ai pris conscience que les luttes n’étaient pas horizontales, qu’elles soient politiques ou idéologiques, mais verticales.
J’en veux pour exemple les gouvernements français qui viennent de passer ces 30 dernières années ; censés être tous différents, ils ont néanmoins travaillé dans la même direction. La seule différence c’est l’écume des vagues qui change de couleur, mais la vague reste la même. C’est le tsunami qui vient pour détruire les gens et les enfermer dans un consumérisme débilitant. C’est cette vague qui veut détruire les peuples à travers leur identité. L’objectif final n’ayant pour but que d’asseoir le système.
Je suis déçu quand je vois des gens qui surfent sur la guerre en Ukraine pour faire du prosélytisme politique, religieux et parfois ethnique qui ne correspond pas à la réalité du Donbass et de la Russie. Alors que le combat d’aujourd’hui c’est un combat vertical des peuples contre le pouvoir de la marchandisation.
Le gouvernement ukrainien étant d’abord oligarchique, ceci explique la révolution de la dignité du Maïdan qui, comme de nombreuses révolutions colorées, s’appuyait sur un mécontentement populaire détourné vers des intérêts souvent opposés. Le peuple trimait et trime encore pour quelques oligarques qui se remplissent les poches.
Au fil du temps j’ai vu un discours russophobe s’implanter. Derrière des revendications socio-économiques il y avait surtout des revendications politiques avec des services américains et occidentaux qui essayaient déjà de réaliser une préemption de l’Ukraine.

Comment en êtes-vous venu à rejoindre la rébellion du Donbass ?
Quand j’ai quitté ma première vie d’officier, j’ai continué à suivre la géopolitique.
J’avais pu constater que l’armée française dans ses interventions à l’étranger était aux antipodes des rêves que l’on peut faire. Une armée infectée par le carriérisme des officiers et les intérêts des uns ou des autres. La réalité a détruit mon rêve d’enfant quand je voyais mon père rentrer en uniforme à la maison. La réalité de l’armée sur le terrain des opérations extérieures m’a fait prendre conscience qu’il y avait un gouffre entre la doxa officielle et la vérité.
Idéaliste, je suis tombé de haut quand au fil des missions j’ai découvert les magouilles du gouvernement français à l’étranger. J’ai donc décidé de « claquer la porte ».
Je suis persuadé que le massacre d’Odessa a été prémédité
J’ai vu cette violence commencée au Maïdan se propager dans d’autres villes d’Ukraine et le 9 mai 2014 le massacre d’Odessa par le bataillon Azov qui a tué 50 innocents m’a profondément choqué. Je suis persuadé que le massacre d’Odessa a été prémédité. Le pire c’est qu’en France et en Europe, ce massacre n’a fait que 3 lignes au niveau des « chiens écrasés ». J’ai vu ensuite une attaque sur Slaviansk, un bombardement sur Lougansk. Depuis avril 2014 j’étais en contact, par le réseau social russe VK, avec des séparatistes de Lougansk, à propos de sujets divers comme par exemple l’ostracisation de la langue russe, pourtant parlée par 60 % des habitants de l’Ukraine et quasi 100 % par celles du Donbass et de la Novorossiya (d’Odessa à Kharkov).
Le drame du Donbass, j’ai pu y mettre un visage lorsque j’ai vu en vidéo une femme, avec qui j’étais en contact sur VK, mourir dans une attaque sur Lougansk. C’est ce drame qui a déterminé ma décision. Après avoir été officier durant 13 ans, lieutenant puis capitaine, ORSA, du temps de la guerre froide, je suis arrivé à Donetsk en février 2015 venu de Guyane française où j’étais guide d’expédition en forêt amazonienne.

Qu’avez-vous fait à votre arrivée ?
J’ai intégré d’abord une 1re unité cosaque sur Debalsevo, à 70 km au Nord de Donesk, juste avant les accords de Minsk. J’ai rejoint ensuite le 4e bataillon de la garde républicaine avec quelques Français sur le front de Marinka, sur la périphérie sud-ouest de Donetsk en juin 2015. À partir de cette date le front s’est enterré, tant au niveau politique que militaire sur quelques 480 km de ligne de front. Nous avons rejoint la compagnie de reconnaissance d’un bataillon de chars mais les accords de Minsk incluant un retrait des armes lourdes de la ligne de front, donc des bataillons de chars, je me suis retrouvé enfermé dans une caserne. Je suis alors passé à la 5e brigade où j’ai rejoint un bataillon au sud de Donesk.
Il faut savoir qu’à l’époque j’étais considéré comme un « partisan » en tant que sniper. En 2017, après avoir réalisé sur le front des premières missions de sniper en tant que « partisan », j’ai intégré la brigade internationale « Piatnashka » qui opère sur le front de la zone industrielle de Promka, à 10 km au Nord de Donetsk. Sur cette zone particulièrement active j’ai continué à servir en tant que sniper, réalisant également des missions sur d’autres secteurs au Sud de la République tenus par le 9eme régiment et la brigade Slaviansk. C’est sur ce front Sud que j’ai été grièvement blessé par une mine anti-personnel ukrainienne le 23 septembre 2019, ce qui va me diriger vers un long chemin opératoire (11 opérations déjà réalisées) et qui devrait s’achever cette année avec une amputation du bras et une prothèse bionique qui me permettra de reprendre pleinement mon travail solitaire sur le front.

Comment se déroule actuellement votre journée de service ?
Actuellement les soins médicaux rythment toujours mon emploi du temps, analyses, pansements, antidouleurs… au cours desquels j’en profite pour visiter et aider des camarades et des enfants blessés et hospitalisés. À ma base, je participe aussi aux services habituels d’une caserne et pendant les moments libres je continue à alimenter mon blog de réinformation. Mais je réalise également et régulièrement des missions sur le front où se situe actuellement mon bataillon. Ce sont essentiellement des missions d’observation d’une journée à partir de drone acquis grâce à la solidarité de mes amis en Russie et en France. Si je ne suis plus combattant une arme à la main, je peux continuer à servir sur le front et apporter une aide à mes camarades.
Que faites-vous désormais ?
Depuis que j’ai été blessé, je travaille dans le renseignement, l’identification photographique avec des drones. Le drone, qui est la plus grande révolution dans la conduite des opérations militaires, a offert un accès à la 3eme dimension à tous les combattants, avec des matériels très performants et accessibles (la majorité des drones utilisés sont des drones commerciaux). Grâce à leurs capacités de vol, d’observation et de géolocalisation, les drones sont aujourd’hui utilisés au profit de l’artilleur pour définir et corriger son travail, mais aussi au profit des unités blindées ou d’infanterie pour réaliser des reconnaissances aériennes sur leurs itinéraires et jusqu’au sniper qui peut rechercher et confirmer des positions.
Le drone est désormais omniprésent et permet à n’importe quel militaire de base, sans formation technologie particulière, d’apprendre à l’utiliser pour repérer les objectifs et les mouvements ennemis. La vraie révolution militaire de cette guerre c’est l’usage du drone. Déjà en tant que sniper j’utilisais un drone, un petit quadricoptère, qui montait à 300/400 m d’altitude, équipé d’un zoom très puissants et qui me donnait en direct l’image sur ma console de commande raccordé à un smartphone. Ce type de drone permet de repérer un type allongé dans l’herbe, même camouflé, ou les traces d’un véhicule jusqu’à identifier le type de véhicule.
Le drone permet d’augmenter considérablement le renseignement

Que recherchez-vous précisément sur le terrain avec les drones ?
Concrètement, sur les positions de mon unité qui est sur une nouvelle ligne de front apparue en mai 2022, les drones permettent de suivre et d’évaluer le dispositif ukrainien à l’avant et son évolution comme par exemple les tranchées, effectifs, casemates, mais aussi dans la profondeur (jusqu’à 6 km environ) pour repérer les bases arrières, les points de tir de l’artillerie du 1er échelon, les cheminements utilisés pour les rotations d’unités etc. On peut aussi repérer les infrastructures détruites ou minées et bien sûr appuyer les tirs de notre artillerie en les observant en les corrigeant en temps réel.
Le drone permet d’augmenter considérablement le renseignement, l’efficacité et par conséquent de gagner du temps et de sauver des vies amies.
Depuis le début du conflit, qu’est-ce que vous pouvez constater sur place de l’implication de l’Otan et des pays européens ?
Les pays occidentaux interviennent dans le conflit en soutenant les Ukrainiens économiquement, en les mettant sous perfusion en permanence. Militairement on a observé une évolution de l’armée ukrainienne au fil des mois aux normes de l’Otan. Au début cette armée était d’un misérabilisme désolant. Les Occidentaux l’ont reprise en main et ont envoyé des instructeurs, des formateurs. Ils ont injecté de l’argent pour moderniser les équipements. Depuis le Maïdan, le véritable objectif a toujours été de faire avancer l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie. Or, un pays ne peut rentrer dans l’OTAN que s’il y a une compatibilité à la fois organique et procédurière entre son armée et l’OTAN, au moins dans les connections, au niveau des centres de commandement, des centre de transmission, des procédures d’engagement etc.
La France livre du matériel militaire à l’Ukraine depuis 2016
En 2015, on a vu arriver déjà des instructeurs de l’OTAN venus former des officiers qui ont eux-mêmes répercuté sur leurs sous-officiers cette normalisation. Ça a été très loin. Ils ont même créé des grades qui n’existaient pas avant. Cette normalisation, nous l’avons observée sur le terrain avec par exemple les blog post, ce sont des chekpoints par lesquels la population pouvait passer à travers la ligne de front. Il y avait 45 chekpoints. Les civils qui passaient nous disaient que l’armée ukrainienne avait beaucoup changé.
Après, on a vu arriver dans les bataillons spéciaux beaucoup de mercenaires occidentaux. En 2015 lorsque je combattais sur le secteur sud de Donesk, on savait qu’il y avait une cinquantaine de Français qui se battaient dans ces bataillons nazis. Certains étaient d’anciens militaires, d’autres sont arrivés avec du matériel. À noter aussi la présence de groupes de combattants appartenant à des sociétés militaires privées (étasuniennes, polonaises, etc.) qui sont intimement liées aux ingérences extérieures de leurs gouvernements qui les encadrent et les équipent.
La France s’est peu à peu impliquée en livrant du matériel militaire à partir de 2016 et du matériel de combat létal à partir de 2017 avec notamment des lance-roquettes et des missiles anti-char. N’oublions pas que ça fait parti du jeu militaro-industriel que de tester sur place de nouveaux armements en situations réelles.

Vous avez constaté une montée en puissance de cette implication ?
Progressivement, la France s’est engagée dans ce conflit d’abord avec des contrats d’équipements, donc des instructeurs militaires jusqu’à fournir aujourd’hui de l’armement lourd, notamment des canons CAESAR de 155 mm. C’est dramatique, car c’est un fleuron de l’armement militaire français. La guerre c’est un business. Nexter qui représente l’armement français, va sans doute connaître un bel essor. Depuis que le canon Caesar est en opération ici, la Belgique en a commandé 30 ou 40 à la France. L’armement militaire français va connaître une embellie grâce à la guerre en Ukraine mais pas le portefeuille des Français, bien au contraire ! Pour les Américains, les Britanniques, les Canadiens aussi c’est jack-pot ! Même si l’Ukraine n’est pas solvable c’est l’UE, le FMI et les contribuables européens qui paieront derrière les industriels de l’armement. Militairement on va se battre jusqu’au dernier Ukrainien et on va saigner le dernier sou de l’ouvrier français ou allemand. L’OTAN se servira dans les poches des contribuables de l’UE. Les industriels sont heureux de ce conflit parce que c’est un conflit de haute intensité donc ils vendent du matériel lourd très cher, ensuite parce qu’ils sont certains d’être payés par les contribuables européens. Les Français n’ont pas compris ça. Si les Français ne partent plus en vacances c’est à cause de l’inflation, pas à cause de Poutine et de l’Ukraine.
Il faut savoir que les oligarques ukrainiens ont dépecé le pays

Vous pensez que l’Ukraine s’est vendue aux Occidentaux ?
La corruption en Ukraine c’est atavique. Il faut savoir que les oligarques ukrainiens ont dépecé le pays. L’Ukraine a sombré dans un système oligarchique de plus en plus corrompu depuis 30 ans. En Ukraine, la corruption c’est un sport national à tous les niveaux de l’administration. L’administration ukrainienne ne sait pas fonctionner autrement. Si vous voulez quelque chose, ça passe par des bakchich. L’Ukraine, c’est l’Afrique de l’Europe. Au niveau des mentalités, économique, corruption… II faut savoir que les plus gros réseaux de prostitution sont en Ukraine. L’Ukraine c’est la plaque tournante de la drogue, de la prostitution, de la pornographie… Pourquoi ? Parce qu’ils sont dans un système oligarchique. L’oligarque fait quoi ? Il ne s’intéresse pas au bien-être de son peuple, il l’utilise pour gagner de l’argent. Il y a un travail de nettoyage pharaonique pour faire de l’Ukraine un pays propre.
Pensez-vous que les puissances occidentales se servent des Ukrainiens comme chair à canon pour tuer des Russes ?
C’est certain. Zelenski va aller jusqu’à la destruction totale de l’Ukraine. Le peuple ukrainien est un peuple consommable. Dans le narratif du NOM, les peuples ne sont que des outils à consommer ou de la chair à canon. On est exactement dans ce schéma-là.
Zelenski c’est un acteur, un clown, lui il ne veut rien. Il maîtrise parfaitement son rôle de marionnette. Ce qu’il veut, c’est mettre des millions de côté dans un paradis fiscal. Lui il applique la feuille de route. Deux fois, depuis février 2022, Zelenski a dit « je veux négocier avec Poutine ». La première fois c’était juste après l’entrée des troupes russes en Ukraine. Zelenski tremblait devant les caméras. Que s’est-il passé ? Biden et Borel, ministre des Affaires étrangères de l’UE, lui ont téléphoné pour l’empêcher de négocier. Et dès le lendemain on a entendu Zelenski dire « je ne négocierai pas avec les agresseurs ». Puis quand Severodonetsk a commencé à s’effondrer, il a voulu négocier à nouveau. À ce moment-là il y avait mille morts par jour dans son armée… On a vu arriver Boris Johnson à Kiev qui lui a promis monts et merveilles et l’a fait changer d’avis.
Zelenski n’a plus aucun contrôle ni aucun pouvoir sur le destin de l’Ukraine. C’est la marionnette des Occidentaux, ni plus ni moins.
Il faut quand même rappeler que Zelenski c’est un enfant de Krivoï Rog qui est une grande ville du Sud de l’Ukraine. Zelenski, la 1re langue qu’il a apprise au berceau, c’est le russe. Il dit lui-même « je parle mieux russe qu’ukrainien ». Zelinski est un enfant de l’Ukraine russe. C’est un homme qui avant d’être Président ne s’exprimait qu’en russe. Son grand-père est mort lors de la grande guerre patriotique en virant les nazis d’Ukraine. Déconnecté de tous ses commanditaires occidentaux, Zelenski est capable d’aller négocier avec Poutine. Son problème c’est qu’il est avide de pouvoir, d’argent, de puissance, il est entre les mains des oligarques. C’est vraiment une marionnette sans cervelle. Il a beau essayer de remuer dans ses fils, le marionnettiste tire sur les fils et le remet au garde-à-vous.
De la même façon on lui a dit « tu va mobiliser les femmes ukrainiennes pour qu’elles aillent mourir sur le front russe », il l’a fait. Ceci dit, c’était peut-être l’erreur à ne pas commettre, car on sent qu’il commence à avoir des problèmes. En Transcarpatie et dans d’autres régions, nombre d’hommes refusent que leur femme, leur mère, leur fille aillent sur le front. Qu’il y ait des femmes volontaires qui aillent sur le front, dans l’esprit ukrainien c’est normal. Mais que l’on oblige les femmes à mourir contre leur gré, c’est inenvisageable. Les hommes ici ont une vision familiale, paternelle. On protège sa famille, on protège sa femme. Tout le monde slave, en dehors des grandes villes qui commencent à souffrir des mêmes problèmes mentaux qu’en Occident, est resté ancré dans ces valeurs morales et familiales. Les Ukrainiens ne laisseront pas leur femme mourir contre leur gré pour satisfaire les appétits des Américains et de l’UE !
De même, les 7 à 8 millions d’Ukrainiens qui ont quitté l’Ukraine avec leurs belles bagnoles et leur argent, Zelenski veut les déchoir de leur nationalité ukrainienne s’ils refusent de venir se battre sur le front ! Pour une fois, il a pris une décision logique, mais tous ces oligarques ont déjà des passeports étrangers, donc…
La Russie mène deux guerres : une guerre militaire contre l’Ukraine et une guerre économique contre l’Occident
Comment expliquez-vous que bien que l’on annonce que Donesk soit libérée il y ait encore des bombardements sur la ville ?
Je constate que durant huit ans ce sont les zones périphériques de Donesk qui ont été bombardées dans un rayon de 2/3 km. Aujourd’hui, c’est le centre-ville qui est attaqué, avec tous les jours plus de 20 morts et une quinzaine de blessés. Le 5 juillet nous avons eu jusqu’à 730 obus tirés sur Donesk en centre-ville, loin des casernes et des dépôts militaires. Il faut savoir qu’un tiers des obus sont des 155 mm français ! Les Ukrainiens tirent dans la ville, détruisent des maisons d’habitations, des hôpitaux, des centres commerciaux. Par rage, par haine… parce qu’ils sont en train de perdre la guerre et que c’est leur façon de se venger.

Vous pensez qu’Emmanuel Macron a une grosse responsabilité dans ces faits ?
Il faut savoir que la Russie mène deux guerres : une guerre militaire contre l’Ukraine et une guerre économique contre l’Occident. On constate une érosion grave des économies occidentales puisque l’on va arriver à un point où les pays occidentaux vont devoir sacrifier leur propre population pour continuer à soutenir la folie de Zelenski.
Je crois que ce que Macron veut faire surtout, c’est internationalement participer à l’extension de l’OTAN vers la Russie, et intérieurement entrer dans une économie de guerre pour créer un écran de fumée afin de masquer son échec économique aux Français.
Le but de toute dictature c’est de domestiquer les foules avec le levier de la peur : la peur de la contagion épidémique, la peur de la Russie… payez, payez, payez pour faire reculer la méchante Russie. Tout ça pour protéger un système qui va perdurer encore un peu plus longtemps mais qui est à l’agonie. La France est déjà dans une dictature constitutionnelle. Ce président sous la Ve République, c’est un petit führer qui a plus de pouvoirs politiques qu’un roi du temps de la monarchie.
Il faut détruire ce pouvoir occidental qui ne cherche depuis des siècles qu’à détruire le peuple pour servir une élite au pouvoir, qu’elle soit religieuse, économique, idéologique ou politique. Actuellement la France ne vaut pas beaucoup mieux que l’Ukraine. Le bon sens commun doit reprendre le contrôle.
On accuse les forces russes de nombreux massacres dans les médias occidentaux. Qu’en est-il réellement sur le terrain ?
Une guerre n’est pas quelque chose de propre. Après il faut distinguer les dommages collatéraux inévitables et le crime de guerre.
Le dommage collatéral est inévitable dans le cas de batailles urbaines. Lorsqu’on bombarde des infrastructures militaires dans une ville, on peut difficilement éviter des pertes civiles.
Pour un crime de guerre : il y a le crime qui relève du « pétage de plomb » d’un soldat qui perd le contrôle pour x raisons, et puis il y a le crime de guerre organisé par le commandement, répété et massif. Il est important de différencier les deux.
Côté ukrainien, depuis huit ans, même l’ONU l’a reconnu, il y a eu des crimes de guerre ordonnés, répétés. Depuis 2014 on sait que les artilleurs ukrainiens font des campagnes de tir destinées à faire du terrorisme auprès de la population civile. 84 % des civils tués par les bombardements (chiffre des Droits de l’Homme de l’ONU), sont des habitants des territoires des républiques séparatistes.
Côté russe, je n’ai jamais vu de crimes de guerre intentionnellement faits. Je peux affirmer que lorsqu’un civil est tué, une enquête très sévère est effectuée par les forces russes. Si, dans un combat de rue, il y a des civils tués, au niveau de l’échelon du commandement il y a une enquête extrêmement sérieuse qui est effectuée pour déterminer les responsabilités. Si on a la preuve qu’un soldat russe a eu un mauvais comportement, il est immédiatement sanctionné.
J’ai remarqué plusieurs fois que lorsqu’il y a des tirs ukrainiens très meurtriers, ils sont suivis par une période très calme. On peut imaginer que le narratif occidental manichéiste qui veut faire croire à ses populations (qui ne représentent que 20 % de la population mondiale) que les méchants sont les Russes, inversant les valeurs jusqu’à institutionnaliser le faux en tant que vérité, demande aux Ukrainiens de faire profil bas pendant quelques jours pour mieux étouffer les crimes de guerre effectués.
À côté de ce silence complice autour des crimes réels, la propagande de guerre occidentale construit en permanence des mythes criminels accusant la Russie : le supermarché de Kiev (qui était fermé et transformé en dépôt de munition d’artillerie), la maternité de Marioupol (mise en scène), le théâtre de Marioupol (où même Amnesty international reconnaît qu’il n’y a pas eu de massacre), etc., la liste est longue procédant à un matraquage médiatique en forme de zapping où le public ne retient que les accusations et jamais les enquêtes ultérieures qui les démontent.
Donc, quand les Ukrainiens tuent des gamins, d’abord les médias occidentaux n’en parlent pas, mais l’armée ukrainienne fait profil bas.
Ainsi du soi-disant massacre de Boutcha, près de Kiev alors qu’au lendemain du départ des Russes les autorités locales ne parlent pas de massacre. Le maire de Boutcha annonçant même « les envahisseurs russes sont partis, tout va bien ». Les tués apparaissent après qu’une unité spéciale ukrainienne appelée « Safari », qui est une brigade de volontaires ultra-nationalistes, soit arrivée un jour plus tard. Et la scène est étrange : des corps avec des mains liées et des brassards blancs qui désignent des pro-Russes (bleu ou jaune pour les Ukrainiens, blanc ou rouge pour les Russes). Alors que le narratif occidental parle de tirs contre la population dans les rues, des mains ligotées dans le dos, ça veut dire qu’on tue la personne et qu’on va lui ligoter les mains après ? Alors que le narratif occidental nous raconte que les corps gisent dans les rues depuis 3 semaines, ces derniers ne montrent aucune lividité ni rigidité cadavérique importante et de plus sont intacts. Donc les Russes massacrent des civils, mais leurs véhiculent tout comme les chiens et les oiseaux évitent leurs corps pendant 3 semaines ? La réalité est simple : des prisonniers pro-Russes ont été exécutés. Et la version officielle est tellement énorme qu’elle n’est même pas crédible, sauf pour les Occidentaux abrutis par les mantras des médias mensonges aux ordres des gouvernements, eux-mêmes aux ordres l’OTAN.
Dès qu’un civil meurt dans une ville ukrainienne, c’est forcément un crime de guerre russe. Il ne faut pas généraliser le crime de guerre à l’ensemble d’une armée et il ne faut pas criminaliser tous les actes de cette armée parce qu’elle a égratigné un immeuble.
C’est un obus français qui a tué la petite Véronika, 10 ans

Quand cette petite fille, Veronika Badina, 10 ans, est assassinée le 5 juillet par un obus de l’OTAN, tiré apparemment par un 155 mm français, que vous inspire ce fait ?
C’est le paroxysme de la tragédie de voir une petite fille se faire hacher par un obus de l’OTAN. La mort d’un enfant, ça me bouleverse toujours. Le corps a été éparpillé sur 20 m à la ronde. Il y avait du sang partout. Et ce n’était qu’une gamine de 20 kg. On peut s’habituer à la mort d’un adulte et il y a une certaine accoutumance, mais un enfant, c’est insupportable. On a vu trop souvent des enfants innocents sacrifiés sur l’autel de cette marchandise occidentale en Serbie, en Palestine, en Irak, en Syrie, au Yémen et tant d’autres pays « non alignés ». On ne peut pas s’habituer à ça. Après 5 mois d’intervention russe, que l’on soit encore obligé de vivre ça à Donesk, c’est difficile à supporter, même si les choix militaires peuvent l’expliquer. Quand j’ai appris que c’était vraisemblablement des obus français… Là, non.
La première caserne est à 3 km. Il n’y a absolument aucun objectif militaire. Le 155 mm c’est extrêmement précis. Il ne s’agissait pas d’une roquette perdue. L’artillerie c’est mathématique et les systèmes d’armes modernes, comme deux qui sont livrés par l’OTAN, ont une précision de quelques mètres. Ce tir a été voulu, calculé, prémédité, pour tuer. Là on est dans le crime de guerre. D’autant qu’il n’y a pas qu’un seul obus qui est tombé mais une cinquantaine, dans le même quartier civil et dans un laps de temps suffisamment long pour que les artilleurs sachent parfaitement et aient la confirmation exacte de sur quoi ils tiraient ! Là ce n’est pas une erreur de calcul des artilleurs ukrainiens mais bien un crime de guerre calculé, répété, et parfaitement intentionnel.
Des frappes terroristes qui n’en finissent plus…
Dans la nuit du 12 juillet, l’armée ukrainienne a effectué une frappe massive et meurtrière sur la ville de Novaïa Kakhovka dans la région de Kherson. Selon les autorités locales, les forces armées ukrainiennes ont frappé la ville à six reprises, dont trois ont été contrées par les systèmes de défense anti-aérienne. Les tirs seraient effectués par un lance-roquettes multiples américaine HIMARS.
Les frappes ont provoqué une explosion dans des entrepôts d’engrais minéraux (salpêtre), ont détruit une usine produisant des équipements pour les centrales hydroélectriques, et ont endommagé deux marchés de la ville, un hôpital, des églises, des écoles et des maternelles ainsi que des centaines de bâtiments résidentiels et d’autres infrastructures civiles. Un entrepôt contenant 35 tonnes d’aide humanitaire, notamment des produits alimentaires pour les habitants, a également été complètement détruit.
Selon les premières informations, au moins cinq personnes sont mortes, sept toujours portées disparues sont recherchées sous les décombres, et environ 80 personnes ont été blessées.
L’attaque a été planifiée de manière délibérée et cynique et n’est rien d’autre qu’un acte de terrorisme ciblé commis par le régime de Kiev. De tels crimes doivent être reconnus par la communauté internationale et ne doivent pas rester impunis.
Je vois l’Ukraine s’enfoncer jusqu’à sa complète dislocation

À votre avis, cette guerre trouvera t-elle une issue favorable rapidement ?
C’est toujours facile de démarrer une guerre mais c’est toujours difficile de la terminer. On s’achemine visiblement vers la libération du Donbass vers l’automne. Je ne pense pas que la guerre se termine, sauf s’il y a un renversement de pouvoir à Kiev ou un soulèvement populaire suffisamment important pour empêcher Kiev de rentrer dans l’OTAN, dans l’UE…
Actuellement, je vois l’Ukraine s’enfoncer jusqu’à sa complète dislocation, c’est-à-dire la perte d’Odessa et de Kharkov. L’Ukraine ne peut rien exiger, elle n’est pas en position de force. Une fois que ces deux villes seront tombées, je pense que les objectifs militaires de la Russie seront atteints. Kharkov protège le côté russe et ils auront une sorte de clé de voûte qui protégera le Donbass. Odessa c’est une ville qui fait partie de la Novorossia, qui permettra d’assurer une continuité territoriale jusqu’à la Transnitrie et qui offrira un domaine russe et pro-russe homogène et surtout ça fermera le dernier accès à la mer Noire de l’Ukraine.
C’est très important, car l’Ukraine sans accès à la mer Noire perd au minimum 70 % de sa valeur stratégique aux yeux de l’OTAN. Stratégiquement, l’Ukraine est une belle fille aux yeux de l’OTAN parce qu’elle a les pieds dans l’eau ! Il ne faut pas oublier que le Maïdan représentait pour les Américains deux principales proies : mettre la main sur l’industrie du Donbass qui leur a échappé, et la position stratégique de la Crimée qui leur a également échappé, et qui leur aurait permis de contrôler la mer Noire et d’avoir un avant-poste tactique.
Si l’Ukraine ne peut plus offrir à l’OTAN un accès à la mer Noire, elle perd toute sa valeur stratégique, ainsi qu’économique et humaine.
Dix ans de guerre, c’est un gâchis phénoménal pour un pays qui finira par se fédéraliser avec ce qui lui restera de son territoire. Et tout ça pour quoi ? Pour les beaux yeux de Washington, pour l’orgueil de l’OTAN, pour la vanité des banquiers occidentaux… On aura détruit tout un pays pour en arriver à ce que le bon sens commun demandait déjà en 2014. Combien faudra-t-il de morts encore pour que les peuples soient libérés ? Combien de rivières de sang et de larmes faudra-t-il pour qu’on en finisse avec ces États-nations qui saignent le monde ? Combien faudra-t-il de destructions, pour qu’on en finisse avec ce système de pensée unique, de système économique unique, de NOM, etc. ? C’est désespérant.
Il faut que la victoire totale sur Kiev et l’OTAN s’accomplisse

Que pensez-vous que Vladimir Poutine fera de l’Ukraine ensuite ?
Poutine est le dernier dinosaure parmi ces chefs d’État capable de tout sacrifier pour sauver leur pays et leur peuple. Plutôt que d’attendre un homme providentiel qui sauvera du naufrage un pays entier, il faut que les peuples reprennent en main la définition de la structure du pouvoir. Quand on voit l’état de la France, il est clair que Macron, comme Zelenski ou d’autres, ne sont rien d’autre que des marionnettes.
À mon avis, le Donbass a 99,99 % de chance d’intégrer la Russie, ce qui nous permettra d’intégrer un système communautaire russe supra-identitaire où chaque peuple est préservé dans son identité particulière par une destinée commune protégé par un pouvoir juste et fort. Ainsi les populations de Donetsk et Lougansk pourront repartir enfin sur de bonnes bases et mêmes servir d’exemple aux autres peuples d’Europe.
En attendant, il faut que la victoire totale sur Kiev et l’OTAN s’accomplisse pour que la paix revienne enfin !
Propos recueillis par Valérie Bérenger
 
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christian leparoux
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