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L’extrême droite existe-t-elle ? (2e partie)

Publié le 18 juillet 2021 - par  - 4 commentaires - 544 vues

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Affiche d’Ordre Nouveau (1969-1973)

Qui est d’extrême droite en France ?

Selon la DGSI, il existerait aujourd’hui en France entre 2 500 et 3 500 militants ou sympathisants des différents groupes d’extrême droite. Les groupes les plus importants se trouvent en Alsace, en région PACA, en Île-de-France.

Le politologue de gauche Thomas Guénolé (proche de LFI) distingue quatre types de courants dans l’extrême droite française :
–          l’extrême droite poujadiste,
–          l’extrême droite souverainiste,
–          l’extrême droite traditionaliste,
–          et l’extrême droite raciste.

Selon lui, ces quatre familles correspondent respectivement, sous forme radicalisée, aux familles de la droite française que sont la droite libérale, la droite gaulliste, la droite morale et la droite sécuritaire.

Le terme « extrême droite » foisonne, le plus souvent à tort, dans les commentaires et analyses de l’actualité politique française depuis près d’un demi-siècle. On sait que, dans le but de disqualifier leurs adversaires, les socialo-communistes amalgament sans nuance l’extrême droite et le fascisme.

En réalité, à l’exception de l’Action Française et de quelques associations confessionnelles (Civitas, Deus Vult), cercles de réflexion politique (Carrefour de l’Horloge, GRECE), mouvements régionalistes (Nissa Rebela, Adsav) ou nationalistes (pour la plupart dissous), il ne subsiste rien de l’extrême droite de l’entre-deux guerres.

Pourtant, sans la moindre hésitation à travestir la réalité, les adversaires politiques de la droite patriotique emploient à tort et à travers le terme « extrême droite » comme une expression stigmatisante, censée renvoyer toutes les formes du nationalisme, du souverainisme ou du populisme aux expériences historiques que furent le fascisme italien et le national-socialisme allemand.

À ce propos, il serait sans aucun doute opportun de rappeler plus souvent que la gauche française fut, en 1940, mère de la collaboration et que le parti nazi, le NSDAP, était à l’origine un parti ouvrier, à l’instar du parti fasciste italien, fondé en 1919 à partir du syndicat socialiste Unione Italiana del Lavoro (UIL).

Malgré tout, le gotha mondialiste et gauchiste continue de psalmodier la référence « aux heures sombres » chaque fois qu’il est question de patriotes attachés aux valeurs de notre nation.
De telle sorte que, dans la France contemporaine, le terme d’extrême droite n’est pratiquement jamais assumé par ceux qui en relèvent, et qui préfèrent se désigner par les appellations de « mouvement national » ou de « droite nationale ».

Pourtant, écrivant l’histoire de la IIIe République, le militant socialiste révolutionnaire Alexandre Zévaès ne l’applique ni aux partisans du comte de Chambord, ni aux boulangistes, ni même aux ligueurs et autres manifestants du 6 février 1934.
Ce n’est qu’après 1945 que le terme fera partie du langage courant de la gauche et des médias, pour désigner les formations politiques nationalistes telles que l’UDCA, le parti de Pierre Poujade, « Jeune Nation », fondée par les frères Sidos, et le mouvement « Occident » qui lui succédera pour s’opposer aux gauchistes de Mai 68.

Par extension, tous les partisans de l’Algérie française qui choisiront la voie de l’action clandestine, au sein de l’OAS, seront qualifiés de fascistes et même néo-nazis ! Cette désinformation se révèle grossière lorsque l’on sait que l’OAS réunissait des :
⦁ gaullistes de la première heure : Georges Bidault, président du CNR, Jacques Soustelle,
⦁ d’anciens résistants : général Jouhaud, colonels Château-Jobert, Godard, Lacheroy et Gardes, capitaine Pierre Sergent, lieutenant Degueldre, Roger Holeindre,
⦁ Compagnons de la Libération : comte Horace Savelli,
⦁ héros de la 1re Armée française libre : général Salan, général Vanuxem, colonels Dufour, Argoud et Lacheroy,
⦁ prisonniers de guerre évadés : colonel Hervé de Blignères,
⦁ combattants repentis du FLN : lieutenant Madoui,
⦁ socialistes : sous-préfet Achard,
⦁ enseignants : professeur Jean Reimbold,
⦁ hauts fonctionnaires : André Regard,
⦁ nationalistes : Jean-Jacques Susini, Jean Sarradet, Dr Perez.
L’OAS était un mouvement de résistance populaire qui, s’il avait été politisé, aurait certainement pu évoluer différemment.

En 1969, une équipe d’anciens membres d’Occident (William Abitbol, Jack Marchal, Alain Robert), épaulés par des étudiants du GUD, crée « Ordre Nouveau » présidé par l’avocat Jean-François Galvaire. « Ordre Nouveau » est fondé sur « la renaissance du patriotisme, la promotion d’une hiérarchie des valeurs, ainsi que la restauration familiale et éducative ». L’objectif proclamé était de constituer en parti politique l’opposition nationaliste de droite. En juin 1973, lors d’une réunion publique sur le thème « Halte à l’immigration sauvage » à la salle de la Mutualité, de violents affrontements opposèrent des contre-manifestants de la Ligue communiste révolutionnaire d’Alain Krivine aux forces de l’ordre. Bien qu’ayant été en dehors de ces violences, Ordre Nouveau fut tout comme la LCR dissous par décret du Conseil des ministres.
« Ordre Nouveau » dissout laissa un espace politique qui permit à Jean-Marie Le Pen, créateur en 1972 du « Front National », d’adopter une stratégie proche des thèmes développés par « Ordre Nouveau » dans la perspective des élections législatives de mars 1973.

Jean-Marie Le Pen a confirmé avoir voulu fédérer autour de lui diverses sensibilités nationalistes ou d’extrême droite : Georges Bidault (ancien président du CNR), Pierre Bousquet (ancien franciste et Waffen SS), Michel de Camaret (Compagnon de la Libération), François Brigneau (ancien vichyste), Roger Holeindre (ancien résistant et membre de l’OAS), Alain Robert (ancien d’Occident), Pierre Durand (ancien de l’UDCA et du comité Tixier-Vignacourt).
L’essentiel des cadres de l’ex-« Ordre Nouveau » créent, après une rupture avec le Front National, l’éphémère « Parti des forces nouvelles » en novembre 1974.

À partir de 1972, la gauche française définira comme infamante l’idéologie du Front national, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen, que pourtant François Mitterrand (ancien membre des « Croix de Feu ») saura mettre en valeur pour conserver le pouvoir en 1988. Depuis lors, la gauche ne cesse d’agiter tactiquement l’épouvantail du Front National, mais cette stratégie semble dorénavant se retourner à son désavantage.

Qui sont les fascistes aujourd’hui ?
D’un point de vue historique, le fascisme est un mouvement politique italien apparu en 1919. Le mot même vient du terme « fascio di combatimenti » désignant le rassemblement des fusils au repos.
Le parti fasciste a été créé par Benito Mussolini qui a été chargé par le roi Victor-Emmanuel de former le gouvernement le 30 octobre 1922. D’origine socialiste, le parti fasciste italien se définit comme adversaire de la démocratie, du parlementarisme, du capitalisme et de la liberté économique.

Au sens large, le terme « fasciste » s’est étendu à tout parti politique ou organisation s’appuyant sur un pouvoir fort au service d’une minorité dominante  qui persécute ses adversaires en les chargeant de tous les maux, réprime l’opposition et organise un contrôle politique extensif de la société civile.

Dans son acception la plus systématique, le terme est employé par la Gauche pour disqualifier son adversaire politique quel qu’il soit. On en a vu la démonstration avec les dénigrements systématiques et tous azimuts du mouvement populaire de « La Manif Pour Tous », puis de « Génération Identitaire » et même de Viktor Orban.
Par exemple, en 2013, sur le plateau d’I-Télé, débattant avec Éric Zemmour à propos des manifestations contre les conséquences de la loi de dénaturation de la famille, le journaliste gauchiste Claude Askolovitch n’a pas hésité à déclarer : « Ce sont ces valeurs et cette culture de l’extrême droite qui ont été vaincues en 1945 ! »…

Staline avait coutume de recommander à ses « camarades » : « Qualifiez systématiquement vos opposants de fascistes, le temps qu’ils passeront à se justifier, ils ne pourront pas argumenter contre vous ! ». La leçon a été bien comprise par la Gauche qui exploite cette ficelle depuis près d’un siècle.
Pour l’historien Frédéric Le Moal, « l’antifascisme n’a jamais été aussi fort depuis que le fascisme a disparu. ».
Même Lionel Jospin déclare en 2007 : « Pendant toutes les années du mitterrandisme nous n’avons jamais été face à une menace fasciste donc tout antifascisme n’était que du théâtre, nous avons été face à un parti — le Front national — qui était un parti d’extrême droite, un parti populiste aussi à sa façon, mais nous n’avons jamais été dans une situation de menace fasciste et même pas face à un parti fasciste. »

En France, en Allemagne, aux États-Unis, les « antifas » se comportent comme le faisaient les milices fascistes de naguère : agressions violentes contre les patriotes, les militants et personnalités de droite, contre les catholiques traditionalistes, les skins et les forces de l’ordre.

Le Black Bloc est une organisation internationale d’extrême gauche, sans organigramme, mais très bien organisée et dotée de moyens qui apparaît pour la première fois en 1991 lors de la 1re guerre du Golfe.
Les Black Blocs se prétendent antifascistes et ciblent généralement les symboles de l’État (police, tribunaux, armée, bâtiments administratifs) et du capitalisme (banques, grandes entreprises multinationales, agences de publicité), les événements religieux et édifices du culte catholique, manifestations populaires (Gilets jaunes). Ils se justifient en arguant que la société capitaliste est plus destructrice que la violence de leurs actions.
En 1933, en Allemagne, les SA ne disaient pas autre chose.

Ainsi, le Black Bloc organisera des actions violentes à Seattle lors du sommet de l’OMC en 1999, au cours des G8 à Gênes en 2001, à Évian en 2003 et à Heiligendamm en 2007, lors du sommet de l’OTAN de Strasbourg en 2009, pendant le G20 à Hambourg en 2017, et lors des manifestations des Gilets jaunes à Paris en 2018-19.
Je ne traiterai pas ici la question de l’islamo-gauchisme, notamment incarné par des personnalités de La France Insoumise, qui mériterait une thèse à elle seule. L’ancien Premier ministre (socialiste) Manuel Valls qualifiait ce mouvement d’islamo-fascisme, c’est tout dire…

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Sir Winston Churchill nous avait pourtant prévenus : « Les fascistes de demain s’appelleront eux-mêmes antifascistes ! » …

Jean-Yves LEANDRI
président du Club Souveraineté-Démocratie

Date de dernière mise à jour : 19/07/2021

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