Après avoir été député pendant cinq ans, vous réapparaissez par le biais de l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP). Pourquoi ce choix ?
J’ai fait le choix de partir car je souhaitais pouvoir consacrer davantage de temps à ma petite fille et m’engager dans le monde de l’entreprise, qui m’a toujours beaucoup attirée. Mon souhait est, aujourd’hui, réalisé en devenant entrepreneur. Avec l’aide de mon équipe, nous lançons l’ISSEP, un institut de sciences politiques et de leadership. Avec ce projet entrepreneurial, je suis également fidèle à ce que j’ai toujours défendu durant mon mandat : le combat culturel, métapolitique. Transmettre la culture, le savoir, nos valeurs civilisationnelles ne peut se faire uniquement par le biais électoral mais peut, et doit, aussi se faire par des engagements concrets au sein de la société civile. L’éducation fait partie des domaines essentiels à investir.
L’ISSEP, ce serait une sorte de mix entre l’ENA et l’IFP?
L’ISSEP est surtout une offre alternative aux écoles qui sont, aujourd’hui, en charge de former les grandes élites françaises. Ces formations uniformes et conformistes, dont les partenaires économiques, principalement issus de la finance, sont les vecteurs des grandes poncifs de notre temps sur la mondialisation, l’inutilité des frontières, le profit comme seule valeur. La culture générale a, peu à peu, été mise au second plan, les matières qui permettent de transmettre notre patrimoine civilisationnel ont été considérées comme inutiles, le cadre national a été abandonné. Le résultat ? Des élites économiques et politiques déboussolées, impuissantes, des dirigeants devenus des technos et des gestionnaires sans vision. Nous ne nous résignons pas à cette situation et nous répondons par un projet optimiste qui formera une nouvelle élite dirigeante pour l’entreprise et les affaires publiques.
Concrètement, les demandes d’inscriptions ont déjà commencé ?
Notre site Internet issep.fr permet aux futurs étudiants de déposer une demande d’inscription pour passer les épreuves de sélection dès maintenant. Ils peuvent s’inscrire en magistère pour ceux ayant déjà obtenu une licence ou en formation continue, sans critère d’âge ou de diplôme.
Sur ce site, il est également possible de déposer une offre de stage ou de faire un don.
On peut trouver, dans votre organigramme, des noms comme Pascal Gauchon, un ex du FN, et Patrick Louis, un proche de Villiers. L’ISSEP ne risque-t-il pas de devenir une « fabrique à opposants » ?
Pascal Gauchon est surtout l’ancien directeur de Prépasup, l’une des meilleures prépas françaises, qui prépare aux concours des grandes business school françaises, et l’actuel directeur d’une revue de géopolitique reconnue pour sa qualité. Patrick Louis, quant à lui, est un universitaire respecté en géopolitique et sciences politiques à l’université Lyon 3.
En réalité la majorité de notre équipe, dirigeante ou pédagogique, n’a jamais fait de politique. Ce sont des chefs d’entreprise, des journalistes, des intellectuels, des cadres d’entreprise, des universitaires…
Il y a, en effet, quelques membres issus des rangs du FN. Il n’y a pas de raison de les exclure, comme il n’y aucune raison d’exclure des gens qui auraient pu s’investir à LR, à DLF, au PCD ou autre. Vous ne trouverez pas, chez nous, le sectarisme qui étouffe une partie du monde éducatif supérieur. AU contraire, nous sommes un lieu d’échange et de débat sans tabou.
Vous interviendrez, le 31 mai, à un événement dont l’objectif est de débrancher Mai 68… Assisterait-on à une reconquista conservatrice ?
Mai 68 a fait beaucoup de mal à l’enseignement. En contestant l’autorité de l’enseignant, en remplaçant le mérite par un égalitarisme destructeur pour tous, en stigmatisant l’excellence comme un privilège bourgeois. Le résultat est malheureux : il n’y a jamais eu aussi peu de fils d’ouvriers dans les grandes écoles françaises. Ils ont brisé l’ascenseur social et ont encouragé la reproduction sociologique dans les classes dirigeantes. Il est temps de bousculer la mécanique qui entretient cette situation injuste.
Chacune de vos réapparitions publiques soulève un grand emballement médiatique. À quoi l’attribuez-vous ?
L’éloignement crée le prestige. J’ai un mérite relatif.
Vous avez rayé le nom Le Pen de vos comptes de réseaux sociaux. Une manière de rompre avec la « marque Le Pen » (et la politique) ?
Une manière, surtout, d’acter mon passage à la vie civile. Je n’ai jamais eu et n’aurai jamais honte de mon nom. L’adossement du nom de ma mère, Le Pen, avait clairement un objectif en 2012 : laver l’honneur de ce nom à Carpentras, vingt ans après la terrible affaire qui l’avait souillé. Je pense avoir mené cette mission avec succès par mon élection. Je n’ai plus de raison de garder, aujourd’hui, mon nom « politique ». Je ne suis plus que Maréchal… Finalement, ce n’est déjà pas si mal
Alors qu'elle a enlevé le nom Le Pen de ses comptes sur les réseaux sociaux, Marion Maréchal affirme qu'elle "n'aura jamais honte de (son) nom".
L'ex-députée FN Marion Maréchal, qui a effacé la semaine dernière le nom Le Pen de ses comptes Facebook et Twitter, affirme qu'elle "n'aura jamais honte de (son) nom". L'abandon du nom de sa mère Yann Le Pen est "une manière, surtout, d'acter mon passage à la vie civile. Je n'ai jamais eu et n'aurai jamais honte de mon nom", affirme l'ancienne élue de 28 ans sur le site classé très à droite "Boulevard Voltaire". "L'adossement du nom de ma mère, Le Pen, avait clairement un objectif en 2012: laver l'honneur de ce nom à Carpentras , vingt ans après la terrible affaire qui l'avait souillé", poursuit la jeune femme, petite-fille du cofondateur du FN, Jean-Marie Le Pen. Un cimetière juif avait été profané à Carpentras en 1990 par des néonazis.
"Je n'ai plus de raison de garder, aujourd'hui, mon nom 'politique'"
"Je pense avoir mené cette mission avec succès par mon élection. Je n'ai plus de raison de garder, aujourd'hui, mon nom 'politique'", ajoute-t-elle.
Celle qui vient de lancer une école où les intervenants proviennent de divers courants de l'extrême droite défend un "combat culturel et métapolitique" car "transmettre les valeurs civilisationnelles" ne peut pas se faire "uniquement par le biais électoral". La directrice générale de l'Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep) présente son école, qui doit ouvrir en septembre à Lyon, comme une "offre alternative aux écoles qui sont aujourd'hui en charge de former les grandes élites françaises", dont les formations sont "conformistes" et "vecteurs des grands poncifs de notre temps sur la mondialisation, l'inutilité des frontières, le profit comme seule valeur".
Celle qui défend "l'union des droites" admet que "quelques membres" de l'école sont "issus des rangs du FN" mais souligne qu'il "n'y a pas de raison de les exclure" tout comme "des gens qui auraient pu s'investir à LR, à DLF (Debout la France, présidé par Nicolas Dupont-Aignan, NDLR), au PCD (parti chrétien démocrate, fondé par Christine Boutin, NDLR), ou autre".
Marion Maréchal a quitté la politique après l'échec de sa tante Marine Le Pen à la présidentielle en mai 2017, avant de faire un retour remarqué devant les conservateurs américains fin février et de lancer cette école.
"Je n'ai plus de raison de garder, aujourd'hui, mon nom 'politique'"
"Je pense avoir mené cette mission avec succès par mon élection. Je n'ai plus de raison de garder, aujourd'hui, mon nom 'politique'", ajoute-t-elle.
Celle qui vient de lancer une école où les intervenants proviennent de divers courants de l'extrême droite défend un "combat culturel et métapolitique" car "transmettre les valeurs civilisationnelles" ne peut pas se faire "uniquement par le biais électoral". La directrice générale de l'Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep) présente son école, qui doit ouvrir en septembre à Lyon, comme une "offre alternative aux écoles qui sont aujourd'hui en charge de former les grandes élites françaises", dont les formations sont "conformistes" et "vecteurs des grands poncifs de notre temps sur la mondialisation, l'inutilité des frontières, le profit comme seule valeur".
Celle qui défend "l'union des droites" admet que "quelques membres" de l'école sont "issus des rangs du FN" mais souligne qu'il "n'y a pas de raison de les exclure" tout comme "des gens qui auraient pu s'investir à LR, à DLF (Debout la France, présidé par Nicolas Dupont-Aignan, NDLR), au PCD (parti chrétien démocrate, fondé par Christine Boutin, NDLR), ou autre".
Marion Maréchal a quitté la politique après l'échec de sa tante Marine Le Pen à la présidentielle en mai 2017, avant de faire un retour remarqué devant les conservateurs américains fin février et de lancer cette école.
Comment Marion séduire les entreprises avec son école
L'ancienne députée frontiste, qui lance son école d'économie et de sciences politiques, ambitionne de séduire les patrons en leur proposant des profils atypiques. Pour mieux soigner ses réseaux économiques ?
Proposer des profils « originaux », « disruptifs », qui tranchent avec ceux « toujours plus lisses » des étudiants sortis des écoles de commerce et d’ingénieur. C’est l’objectif poursuivi par Marion Maréchal avec son école, l’Institut des sciences sociales économiques et politiques (Issep), qui ouvrira ses portes à partir d’octobre 2018 dans le quartier Confluence de Lyon. L’ancienne députée frontiste qui devient directrice générale de l’institut de formation accessible à bac+3, et signe son retour à la vie publique, un an jour pour jour après avoir cessé toute activité politique, ambitionne de séduire les entreprises françaises en formant une nouvelle génération de cadres hors des sentiers battus. Si son école n’est pas reconnue par l’État, et ne propose pas de formation diplômante, la petite-fille de Jean Marie Le Pen mise sur un écosystème d’entreprises « amies » qui favoriseront l’insertion de ses élèves. Au total, une quarantaine d’entreprises auraient rejoint le réseau partenaire de l’école.
« Il s’agit principalement de PME implantées en France et à l’étranger, qui vont de la compagnie aérienne à la boîte de communication en passant par l’entreprise agroalimentaire », précise l’entrepreneur lyonnais Gérault Verny, nommé ambassadeur des entreprises auprès de l’ISSEP. Ces entreprises, qui préfèrent toutes rester anonymes, ne participent pas – pour la plupart – au financement de l’école de Marion Maréchal. « Elles ne sont pas venues dans une logique de mécénat », indique la direction de l’école. Mais elles proposeront des stages et des formations aux élèves qui sortiront l’école. « Les recruteurs sont très demandeurs de nouveaux profils atypiques, estime Gérault Verny. Des personnes capables de prendre le lead, de se montrer audacieuses, pour conquérir de nouveaux marchés, et qui tranchent avec l’uniformité des promotions qui sortent chaque année des grandes écoles françaises. »
Aucun grand groupe
Aucun grand groupe, en revanche, n’a rejoint l’aventure. Trop risqué en termes d’image publique ? La notoriété de Marion Maréchal semble autant un avantage qu’un inconvénient pour la nouvelle école d’économie et de sciences politiques. D’un côté, elle assure une publicité à peu de frais pour l’ISSEP, de l’autre elle refroidit un certain nombre de groupes tentés de recruter dans ses rangs. Pour rassurer les patrons encore frileux, la direction de l’école ne cesse d’assurer que l’ancienne élue a bien tourné la page de la politique, et que la raccrocher à son passé frontiste n’a aucun sens. « C’est avant tout un écho médiatique, Marion Maréchal est assez à l’aise pour dépasser les étiquettes politiques », balaye Gérault Verny. Reste que le discours remarqué de la nièce de Marine Le Pen devant le congrès des conservateurs américains au mois de février, et l’aspect calculé de chacune de ses interventions sèment le doute quant à ses véritables intentions.
Introduit auprès de l’ancienne députée par des connaissances communes il y a plusieurs mois, Gérault Verny assure avoir découvert une jeune femme ambitieuse et animée par l’esprit d’entreprise. « Elle a la volonté de faire, elle est dans le mouvement. Elle sait que le monde bouge et qu’il faut bouger avec lui », déclare ce patron de quatre PME, jamais encarté au Front national. Mais sa démarche est-elle totalement désintéressée ? En plus de soigner ses réseaux économiques, l'ancienne parlementaire pourrait puiser dans le vivier de ses anciens élèves en cas de retour sur le devant de la scène politique. Interviewé par Challenges, Charles Beigbeder qui a contribué à mettre en relation Marion Maréchal avec plusieurs entrepreneurs, n’en doute pas : « Que parmi les promotions sortantes, certains étudiants fassent de la politique serait très logique. »
Vous connaissez l’ISSEP ? C’est l’Institut des Sciences Sociales Economiques et Politiques, qui ouvre ses portes en juin à Lyon.
Vous connaissez son emblématique directrice générale ? C’est Marion Maréchal (mais pas Le Pen).
Marion Maréchal Compte certifié @Marion_M_Le_Pen
Un nouveau tremplin pour celle qui dit avoir quitté la politique, mais qui prépare activement, mais sans l’avouer, son retour dans un futur plus ou moins lointain.
Chacun sait que la politique est une drogue et qu’il n’existe aucun traitement de désintoxication. Mais Marion a tout son temps.
Car si Marine coince dès que les journalistes lui parlent de sa nièce, celle-ci n’ira jamais à l’encontre de sa tante en 2022. Mais en 2027…qui sait ? Marion n’a que 28 ans.
Marion fait donc la promotion de sa future école qui ambitionne de former les futurs dirigeants de droite avec un objectif clair :
« L’objectif de l’institut est de former des décideurs économiques et politiques polyvalents et cultivés qui puissent mettre leurs ambitions au service de projets utiles à la société », précise le communiqué. Et quatre valeurs « essentielles » y seront mises en avant: « l’excellence, l’éthique dans l’exercice des responsabilités professionnelles, l’enracinement dans son identité culturelle et l’engagement au service des autres et de son pays »
Mais au delà de cet objectif, ce que veut Marion c’est l’union des droites.
Il y a bien longtemps que Marion a compris que les partis de droite n’ont d’autre choix que de s’unir pour rafler la mise. Ce qu’avait su faire Mitterrand avec la gauche en 1981.
Pour l’heure, une telle option reste du domaine du rêve, tant les leaders des Républicains et du FN sont comme chien et chat, chacun savonnant la planche de l’autre en espérant siphonner les voix de l’adversaire.
Robert Ménard applaudit au projet de Marion, jugeant qu’il est grand temps de former des gens qui raisonnent avec un autre logiciel que celui de la pensée unique. On n’est plus en 1936 ou même en 1968.
Evidemment, ça renâcle dans la sphère bobo, certains jugeant l’équipe de la direction de l’Institut beaucoup trop conservatrice. Et il faudra s’attendre aux critiques habituelles des cerbères gardiens du temple de la pensée unique.
Cela dit, réconcilier les droites est un chantier de longue haleine, qui prendra des années, car si la diabolisation du FN s’est calmée, le nom des Le Pen reste un lourd fardeau qui interdit tout rapprochement entre LR et FN.
Marion l’a bien compris puisqu’elle vient de se débarrasser de l’étiquette Le Pen.
Wauquiez et Marine s’obstinant à refuser toute alliance électorale, il est probable que les deux leaders de droite vont se fracasser sur le mur de leur aveuglement en 2022. Pour le plus grand plaisir de Macron qui sera réélu.
Mais en 2027, tout peut basculer.
Car d’ici là, les ravages de la mondialisation seront tels que l’Europe sera méconnaissable.
Le tsunami migratoire et l’islamisation du pays sont les deux fléaux qui vont bouleverser les mentalités et sonner le glas de la pensée unique.Et seule Marion sera en mesure de prendre la tête d’un grand parti patriote rassemblant non seulement les droites, mais tous ceux qui veulent sauver la France du naufrage identitaire.
Souhaitons bonne chance à l’ISSEP, l’école de l’espoir et du retour des vraies valeurs républicaines historiques.
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