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L' ORDRE DU DRAGON

 

 SOCIETAS DRACONISTRARUM (Ordre du Dragon 1408-1723)
 Une chevalerie chrétienne contre l’Empire Ottoman
 
HISTORIQUE
SYMBOLISME
 
La Societas Draconistrarum, « Société du Dragon », fut officiellement fondée par l'empereur Sigismond de Luxembourg, en 1408. Elle prit ce nom pour symboliser la soumission de la force inférieure (le dragon) afin d'illuminer la croix (voir sceau de l'Ordre). Le symbolisme du dragon vaincu, ou du dragon que l’on doit tuer pour récupérer et convertir sa force, équivaut au symbolisme du domptage du cheval, du bœuf ou encore du tigre dans les traditions indo-européennes. Les chevaliers membres de l’Ordre devaient donc se rappeler qu’il fallait lutter aussi bien contre l’ennemi extérieur, physique, que contre l’ennemi intérieur, c’est-à-dire les tendances à la lâcheté, les peurs et les désirs égoïstes. C’est ce que le vocable « chevaucher le dragon » recouvrait pour la chevalerie spirituelle. Le guerrier capable de donner sa vie héroïquement dans la bataille était celui qui avait réussi au préalable à vaincre ses craintes et ses instincts humains.
BUT
Le but de la Société du Dragon était de constituer une force défensive en Europe face à l'impérialisme islamique de l'Empire ottoman, alors en pleine croissance au XVème siècle. Cette sainte alliance chrétienne réunissait des princes et des nobles européens de diverses origines, décidés à défendre leurs terres, leur foi et leur culture. 
LES LUXEMBOURG ET L’ORIGINE DE L’ORDRE
Les bases de cette Société furent en fait posées avant sa création officielle en 1408. Les empereurs romains germaniques de la Maison de Luxembourg développèrent cet ordre guerrier tout au long du XIVe siècle. Les premières traces que l’on a de ce qui s’appelait alors l’Ordre du Dragon renversé remontent à l’empereur Henri VII (1275(?)-1313). Cet empereur gibelin est resté célèbre pour son investissement dans la lutte contre les guelfes1. Modèle et espoir de la chevalerie, il sera vu comme le monarque capable de réinstaurer la justice sur terre par le poète italien Dante. Notons qu’Henri VII est aussi connu pour avoir combattu les usuriers, c’est-à-dire principalement la communauté juive qu’il chassa des terres de l’Empire.  
1 Le Moyen-Âge européen, et principalement le Saint Empire romain-germanique, fut marqué par des guerres entre les gibelins, partisans de la suprématie de l’Empereur, donc de la caste guerrière, et les guelfes, partisans de la suprématie du Pape, donc de la caste sacerdotale. Des réconciliations survinrent néanmoins entre ces parties, toutes deux européennes, notamment sous le règne du petit-fils d’Henri VII, Charles IV de Luxembourg. 1                                               
Le fils d’Henri VII, Jean de Luxembourg, qui allait devenir Jean I de Bohême, ne fut jamais empereur mais fut un des plus grands chevaliers de son époque.  Il voyagera dans toute l’Europe et mourra aux côtés des français à la célèbre bataille de Crécy contre les anglais en 1346. La même année, son fils Charles IV de Luxembourg, reprend la couronne impériale.  L’empereur Charles IV ouvre davantage l’Ordre du Dragon renversé, qu’on commence déjà à appeler Société du Dragon, à la noblesse allemande. Il est considéré par beaucoup comme le dernier grand souverain « prêtre-roi » en Europe, alliant justement le spirituel et le temporel et ayant su se réconcilier avec Rome. Il fît construire près de Prague le château de Karlstein, à l’époque considéré comme le château du Graal. 
L’idéal de l’Ordre du Dragon, alors encore secret, fut incarné à la fin du XIVe siècle par le chevalier serbe Milos Obilic, qui reforma une élite de type arthurienne avec 12 chevaliers, face à la menace ottomane.  Milos Obilic demeure, encore aujourd’hui, un héros du panthéon européen par son sacrifice lors de la bataille de Kosovo Polje en 1389, durant laquelle il tua le sultan Mourad. 
Mais la Société du Dragon ne sera extériorisée et ne prendra sa dimension européenne qu’en 1408, sous la direction de l’empereur du Saint-Empire romain germanique Sigismond de Luxembourg, fils de Charles IV. L’Ordre allait alors faire renaître l’esprit des croisades dans la chevalerie occidentale, et un grand nombre de nobles, des Balkans jusqu’à la péninsule ibérique, allait le rejoindre.
LE XVème SIÈCLE : ÂGE D’OR DE L’ORDRE
En ce début du XVe siècle, l’Ordre connut des membres éminents, tels que le roi Alphonse V d’Aragon, le prince Stefan Lazarevic, le grand compositeur, poète et aventurier Oswald von Wolkenstein, etc... 
Cet Ordre fut le fer de lance de la résistance européenne dès la première moitié du XVe siècle. Par la suite, il se localisa dans certaines régions selon la politique et les événements de l’époque. Ainsi, dès la seconde moitié du XVe siècle, l’Ordre du Dragon fut surtout présent en Europe de l’Est, où les Turcs se faisaient toujours plus menaçants, et principalement en Transylvanie (Roumanie). La Société du Dragon commençait déjà à perdre sa dimension européenne, mais le combat qu’elle menait à l’Est avait pour but de protéger tout le continent
À partir de 1460, son grand maître fut le prince de Valachie, Vlad Tepes, qui, comme son père et en raison de leur appartenance à l’Ordre, était surnommé Dracula (« Dragon »). Vlad est resté célèbre sous ce nom à cause de la diabolisation dont il a été victime. La culture anglo-saxonne l’a caricaturé en vampire d’Hollywood mais, en son temps, Vlad Tepes fut le héros de la résistance farouche à l’avancée islamique. 
Il fut aussi, contrairement à ce que voudrait faire croire la propagande, un souverain plein d’amour envers son peuple et sa terre. Il œuvra dans le sens d’une justice sociale en s’attaquant au pouvoir de l’argent, établit des punitions impitoyables contre les criminels et les voleurs, réorganisa ses terres et leva des armées pour les défendre contre les Turcs. « Vous appartenez à la patrie et j’appartiens à la patrie, et je ne suis pas ici pour jouer au souverain, ni pour laisser les nobles et les conseillers régner », avait-il déclaré à son conseil. 
Vlad Tepes mourut en 1476 lors d’une bataille contre les Turcs près de Bucarest, et, selon certains dires, il fut tué par des traîtres de sa propre armée. 
LA DISSIMULATION DE L’ORDRE
L’avancée de l’Empire Ottoman en Europe de l’Est contraignit l’Ordre à se réfugier dans le secret. Des seigneurs hongrois (André Bathòry, les Rakoczi, Bethlen, etc...) prirent le relais du combat, mais on perd la trace de la Société du Dragon avec le temps.
Le dernier grand maître de l’Ordre fut Dimitri Cantemir (1673-1723), qui fut aussi prince de Moldavie, écrivain, ambassadeur, mathématicien et compositeur. Ce génie dans bien des domaines est d’illustre mémoire en Roumanie, où des académies militaires et des universités portent son nom. Cet homme remarquable qui parlait 11 langues était un spécialiste du Coran et de l’Islam qu’il combattit farouchement. De tels personnages sont ignorés par notre culture, qui ignore de manière générale l’histoire de l’Europe de l’Est.
LA RUSSIE ET L’HÉRITAGE DE L’ORDRE
Dimitri Cantemir déplaça le siège de l’Ordre en Russie, où il mourut en 1723. Le tsar Pierre le Grand, qui était son suzerain et allié dans la guerre contre les Ottomans, récupéra donc la patente de l’Ordre. 
Depuis lors, l’Ordre n’a pas été réanimé et l’État russe reste donc le légitime propriétaire de celui-ci... Ce n’est peut-être pas un hasard si l’emblème de la Russie représente encore Saint-Georges terrassant le dragon !
Par contre, des imitations de l'Ordre du Dragon furent créées ici ou là dans le monde anglo-saxon, mais il est évident que ces organisations sont tournées vers la défense d’un mondialisme que le véritable Ordre a toujours combattu. Les ordres chevaleresques bienpensants ne sont que des faire-valoir pour l'idéologie mondialiste, sous couvert d'actions humanitaires et caritatives.
UN EXEMPLE POUR AUJOURD’HUI
La Société du Dragon fut le dernier grand ordre chevaleresque à avoir défendu l’Europe contre l’impérialisme islamique. Cet ordre aristocratique, ayant réuni des chrétiens catholiques comme orthodoxes, était une alliance non-idéologique et multiconfessionnelle pour défendre la liberté et la diversité contre un ennemi commun.  Son exemple est pour nous d’une brûlante actualité, à l’heure où tous ceux qui défendent l’ordre naturel et sa diversité, peu importe leur idéologie et leur culture, se retrouvent écrasés par le rouleau compresseur du mondialisme et du matérialisme.  C’est ainsi que nos historiens modernes n’ont jamais cru bon de donner trop d’importance à cet Ordre qui perdura néanmoins pendant trois siècles. Son existence est donc étouffée dans les livres d’histoire médiévale. Certains supposent une filiation secrète avec l’Ordre du Temple.Ordre du dragon
La Société du Dragon demeure un modèle en tant qu’Ordre guerrier qui alliait : - La voie chevaleresque, à l’époque où la chevalerie était en train de disparaître. - La voie religieuse, en tant qu’Ordre placé sous la direction de Dieu et s’opposant à l’Islam impérialiste. - La voie initiatique, symbolisée par le dragon, la bête intérieure, qui s’étouffe lui-même pour faire vivre l’âme. - Le combat politique pour la défense de la liberté et de la diversité

Date de dernière mise à jour : 08/07/2018

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